Santa Maria, l’épilogue…

L’île de Santa Maria (encore une île volcanique) se distingue de ses cousines par son climat plus chaud et plus sec, ses plages de sable doré et des formations géologiques sédimentaires. C’est la plus ancienne et la plus méridionale des îles de l’archipel, la première à avoir été découverte et peuplée par les Portugais. A son retour du nouveau monde, en 1493, Christophe Colomb y fit escale et célébra un office dans la petite ville de Anjos.

L’île est divisée en deux zones : une zone plate et basse à l’ouest, où se trouve la ville principale et unique de Vila do Porto, siège du port et de l’aéroport, et une zone plus montagneuse et verdoyante à l’est, où se situe le point culminant de l’île, le Pico Alto (590 m).

La Marina de Vila do Porto est accueillante, familiale, et son haut brise-lames, en voie de consolidation, inspire un sentiment de sécurité. Rien à voir avec notre précédent séjour.

Consolidation du brise-lames

Le jour suivant notre arrivée, nous poursuivons notre quête d’une place à terre pour Oswaldo. Nous sommes rassurés et soulagés de constater que, malgré une communication morcelée, tout semble bien orchestré. Le chantier Navibotelho, dirigé par Ricardo, semble sérieux, sa réputation le précède…

Dès lors, la partie la moins agréable de notre voyage se joue dans le petit port: il faut désarmer le bateau (enlever les voiles, remplacer les écoutes et les drisses par des « messagers », démonter bimini et capote), et dessaler, protéger tout ce qui doit l’être pour éviter le maximum d’humidité et de rouille. Triste tâche qui sonne le glas de notre voyage…. Par chance une météo favorable accompagne notre labeur.

Oswaldo « tout nu » dans la marina de Vila do Porto

En guise de récompense, nous prenons le temps de visiter cette île. Un scooter est le moyen idéal. On peut sentir les parfums des lys qui bordent les routes sinueuses. On peut prendre le temps d’une pause pour des points de vue qui se succèdent, différents d’ouest en est; du littoral nord, avec la baie de Anjos, large plateau de pâturages qui flirtent avec l’océan, au littoral sud, et la capitale de Vila do Porto.

En découvrant le pittoresque village de Maia et ses maisons traditionnelles, coiffées de longues cheminées aux allures de pigeonnier, on se prend à rêver d’un achat immobilier dans ce paysage sauvage et verdoyant. Le littoral sud nous donne aussi l’occasion d’une randonnée de 14 km, tout en bosses et en creux jusqu’à l’océan, qui vient mourir sur une plage de sable doré.

La baie de Saõ Lourenço est connue pour ses vignobles en terrasses, délimités par des murs de pierres, bien protégés par le micro climat ambiant.

Nous sommes heureux de terminer notre voyage sur cette île paisible…

Le temps a passé vite. Il y a peu de temps, le 2 juillet 2022, nous quittions Port-Saint-Louis du Rhône à bord d’Oswaldo pour une tranquille descente des côtes françaises et espagnoles jusqu’à la mythique Gibraltar, ouverte sur l’océan. Timidement d’abord, nous avons franchi le détroit pour une première traversée de 6 jours jusqu’à Madère, pour rejoindre ensuite les Canaries. Deux mois de vie dans ces îles nous ont convaincus d’y revenir. Mais ça, ce sera la suite de l’histoire!

Des Canaries au Cap Vert, un foisonnement d’émotions, puis, départ pour une première Grande Traversée jusqu’en Martinique. Après 17 jours de navigations, nous étions devenus « Transatlantique », comme le dit Capitaine Maurice!

Des allers et retour dans les Petites Antilles jusqu’à Saint-Martin, point de départ d’une transatlantique-retour magnifique, et pour terminer, la découverte des Açores, dernier archipel de la Macaronésie (ensemble des îles de Madère, Les Canaries, Les Açores), verdoyant, pastoral, attachant malgré son anticyclone capricieux…

Notre voyage, de Port-Saint-Louis du Rhône aux Açores.

Presque 10 000 miles et plus d’une vingtaine d’îles plus tard, les marins ont grandi, se sont aguerris. Il y a certes encore bien à apprendre dans le monde mouvant et incertain de la navigation, et il nous tarde de poursuivre notre voyage sur l’océan, l’année prochaine, vers les Canaries.

Difficile de laisser cette vie de nomade, de poser notre voilier, à la fois vecteur de notre voyage et maison flottante. Mais dans les mains expertes du chantier, nous partons sereins.

Sortie de l’eau
Mise à terre
Oswaldo, bien calé à terre

Difficile de terminer ce blog….Un cocktail d’émotions diverses. Le retour à une réalité différente exigera un soupçon d’adaptation. On ne se sépare pas sans transition du sentiment de liberté auquel on a pris goût…. C’est sur cette aura que nous poursuivrons notre chemin.

Après 10 mois de vie insulaire, nous rejoignons aujourd’hui le continent…

Avec escale à Lisbonne, un petit sas de décompression, une transition de quelques jours avant nos retrouvailles attendues avec notre famille, nos amis, notre maison, notre village et tous les petits bonheurs de notre quotidien à déguster sans modération.

Merci de nous avoir suivis dans nos péripéties, nous avons hâte de vous retrouver!

2022-2023, game over !

Saõ Miguel, la plus grande île des Açores

Saõ Miguel est de loin la plus grande île des Açores, également la plus peuplée. Son nom local de « Ihla verde » n’est pas à démontrer: de part et d’autre, une dense forêt primaire, des pâturages bien entretenus, des fleurs et des cultures de fruits dont le roi est l’ananas. Un ananas de Saõ Miguel laisse à nos papilles un souvenir impérissable!

Des fleurs, des fleurs, de toutes les couleurs!
Ilha Verde!
Culture d’ananas à Ponta Delgada
THE ananas!

La particularité de l’île réside dans ses lacs de cratères (lagoa), tels qu la Caldeira des Sete Cidades et ses deux lagoas, Verde et Azul.

Lagoa Verde et Azul

Quelques fois, proche des Caldeira, on perçoit de blanches fumeroles dans un crépitement de bulles boueuses. Les entrailles de la terre ne semblent pas loin, Adès (dieu de l’enfer) nous guette, comme au lieu dit de Furnas, qui porte bien son nom. Vingt-deux sources thermales d’eau en ébullition entourent le petit village.

Des eaux boueuses en ébullition proche de la lagoa de Furnas

Ponta Delgada est la capitale. Pour la première fois depuis plusieurs mois, nous retrouvons l’atmosphère d’une petite ville européenne. Le port et la marina en sont le centre vital. On se perd volontiers dans les ruelles, le long des trottoirs pavés de mosaïques, les cafés, les boutiques et les maisons aux encadrement bien spécifiques.

Dans les méandres du jardin botanique José do Canto (propriétaire terrien et intellectuel portugais) on peut observer des arbres immenses, dont certains indigènes et originaires de régions tempérées et subtropicales, ont été amenés des 5 continents.

Au détour d’une rue, un bien étrange alignement…

Habitués à un deux roues, un véhicule à quatre roues sera cependant nécessaire pour partir à la découverte de notre nouvelle terre d’accueil.

Un trois roues aurait été parfait 🤩.
Dans les rues de Ponta Delgada…

Les routes bordées de buissons d’hortensias sillonnent l’île et nous guident dans un tour de l’île, du nord au sud.

Au nord de Saõ Miguel,
Au sud, le petit port de Vila Franca di Campo, ancienne capitale de Saõ Miguel, avant l’éruption de 1522.
L’océan, face à Vila Franca do Campo

Comme à notre habitude, c’est à pied que nous préférons prendre le pouls des endroits que nous visitons… À chaque jour sa randonnée!

C’est ainsi qu’après une longue descente vers l’océan, nous parvenons à la fajã de la Rocha de Relva, l’une des rares à n’être accessible qu’à pieds ou à dos de mule.

Autour du petit village agricole de Remédios nous traversons des tunnels et des pâturages délimités de ronces et d’hortensias qu’il ne vaut mieux pas franchir (ça, c’est fait !)

Après cette randonnée épique (et pique 😂), nous rejoignons la ville de Lagoa, entre deux mondes, agriculteurs et pêcheurs.

L’occasion de déguster quelques palourdes et du fromages frais de la région.

Autre randonnée surprenante, en suivant les lombadas près de Ribeira Grande, nous parvenons à une retenue d’eau qui nourrit une centrale géothermique. Sa particularité est bien visible: les murs rejettent de la vapeur et du soufre. Une odeur d’œuf pourri plane dans l’air.

La retenue d’eau du Salto Cabrito

Non loin, Caldeira et ses sources d’eau chaudes offrent une particularités surprenantes: des cuisines naturelles (comme on en trouve également à Furnas). Des mets sont scellés dans des récipients de terre et mis à cuire, ensevelis dans la terre chaude pendant plusieurs heures. Il paraît que les plats ainsi cuisinés sentent le soufre. Des parfums de saucisses aux choux nous font saliver…

Autre agréable surprise que nous réserva l’une de nos randonnées, la découverte de la Boca da Ribeira, d’un espace balnéaire naturel, ouvert à tous et toutes. On trouve de nombreuses piscines naturelles sur l’île, mais celle-ci fut sans nul doute la plus accueillante.

Mais Saõ Miguel fut aussi le théâtre d’une solide réflexion sur la suite de nos aventures. Notre objectif initial était de laisser Oswaldo hiverner dans la Marina de Ponta Delgada…..Doutes, doutes et redoutes…

Quelques jours d’amarrage le long d’un catway trop court, et un vent du sud qui s’engouffrait à 25 noeuds, ont eu raison de notre projet. Le fort ressac fait valser les bateaux. Tout un attirail de ressorts amortisseurs, pneus, tuyaux pour protéger les amarres, multiples pare-battages sont des remparts indispensables. La marina devient une machine infernale de grincements divers. Inimaginable de laisser notre voilier dans ces conditions. Que faire?

Par chance, notre amie Katia, responsable ad hoc de la communication en portugais 😉, avait pris contact avec le chantier Nautibotelho au mois d’avril. Un espace était disponible pour un bateau de la taille d’Oswaldo. Il ne restait plus qu’à poursuivre notre requête. Après nombres de contact par mail et téléphone (il est parfois difficile d’avoir des informations précises dans les ports de l’Archipel et le marin anxieux ronge son frein 😅), le ciel chamarré des Açores s’est éclairci: une place à l’eau pour une semaine, un place à terre, en sécurité, pour une année.

05h45, jeudi 6 juillet nous quittons la Marina de Ponta Delgada.

Au revoir Saõ Miguel!

Avec des vents favorables, après une belle dernière navigation au portant, nous avons rejoint la dernière étape de notre voyage: Santa Maria, et la jolie marina de Vila do Porto…

Encore une semaine pour laisser Santa Maria se révéler à nous et préparer Oswaldo pour son long hivernage…

Oswaldo dans son nouvel environnement

Saõ Jorge, la pastorale…

Au matin du mardi 13 juin, notre programme semblait défini: rester une semaine supplémentaire à Horta, avant de rejoindre Ponta Delgada, sur l’île de Saõ Miguel. Mais aux carrefours des voyages sont les changements…

A la fin de la matinée du mardi 13 juin, nous contactons la petite Marina de Vellas, sur l’île de Saõ Jorge, à une vingtaine de miles de Faïal. Sans trop d’espoir, mais… on ne sait jamais. José, le garde du port, nous répond avec amabilité : une place pour un petit bateau comme Oswaldo est disponible dans la journée, sans garantie demain. Il est midi: sans hésitation nous prenons la décision de larguer les amarres!

Le vent est portant, Oswaldo avance à 7 kts. Le faîte de l’île de Pico, sentinelle veillant sur l’Archipel et plus haut sommet du Portugal, se découvre à notre passage.

En fin d’après-midi, la Marina de Vellas nous accueille. Tout autour de nous, des falaises arborisées, l’eau est claire, l’atmosphère d’un lac de montagne et dans la tranquille obscurité, la nuit s’annonce calme.

Nous faisons un petit tour dans cette nouvelle ville dans laquelle nous passerons une semaine. L’occasion de déguster les « limpets » (patelles, en français) une spécialité locale.

Premiers pas sur Saõ Jorge
Les « limpets », accompagné d’un « Pedras Brancas » de l’île de Graciosa

21h45: il nous semble entendre des plaintes? des cris d’enfants? des voix de dessin animé? Écoutez par vous-mêmes!

Le « chant » des Cagarros

Cette cacophonie est l’œuvre des Cagarros ou puffins cendrés (cliquer sur le lien pour plus de détails), oiseaux emblématiques des Açores. A la nuit venue, et jusqu’à l’aube, les volatiles se réfugient sur les falaises au dessus desquelles ils tournoient en poussant des cris, évoquant un gémissement ou des lamentations gutturales.

Au matin, le soleil se lève sur les eaux cristallines de la petite Marina, les cagarros font place aux chants des oiseaux diurnes. Quant à nous, nous sommes prêts à découvrir notre nouvel environnement.

Marina de Vellas

L’île de Saõ Jorge ressemble à la colonne vertébrale d’un dinosaure. Un paysage volcanique spectaculaire, avec de profonds ravins et des falaises escarpées le long de la côte.

« Entre muros », falaises de Velas

L’île est d’origine volcanique et est dominée par le Pico da Esperança, le point culminant, qui atteint environ 1 053 mètres d’altitude.

C’est une île pastorale, bucolique, verte. agraire.

Les hauteurs sont composées de pâturages à perte de vue, clôturés de murets que décorent des buissons d’hortensias fleuris. Le fromage de Saõ Jorge est par ailleurs fort apprécié dans l’ensemble de l’Archipel (et par nous aussi!).

C’est à nouveau sur un deux roues que nous nous élançons sur les routes sinueuses bordées de lys et d’hortensias.

Nous rejoignons l’extrême ouest de l’île, où l’on trouve les vestiges d’un petit local utile aux vigies qui repéraient les baleines à l’époque où la chasse était une base de l’économie des îles des Açores. Le soleil brille, mais lorsque nous empruntons les voies du nord, une brume se lève et la pluie menace. Il est courant de dire que l’on expérimente les 4 saisons au cours d’une journée, et c’est bien vrai! Sauf que durant notre séjour, l’automne fut la saison privilégiée 😅. Par chance, les marins ont des cirés….

Peu de villes sur Saõ Jorge, de petits villages surtout. Outre Velas, la plus grande, considérée comme la capitale, on trouve Calheta, une petite ville côtière située sur la côte sud de l’île, connue pour port naturel (photo de Pierre-Benoît sur le scooter), et Urzelina, proche Velas.

Les falaises d’Urzelinas

Ce premier tour nous offre un aperçu géographique de l’île: les verts pâturages sur le plateau et, nichés tout au bas des falaises, de petits hameaux entourés de jardins, les fajãs.

Fajã de Santo Cristo et ses piscines naturelles

Les fajãs sont des plaines côtières étroites et fertiles situées au pied des falaises abruptes qui bordent l’île. Elles sont formées par des éboulis et des coulées de lave qui ont dévalé les pentes volcaniques jusqu’à la mer au fil des siècles. Elles offrent des paysages bucoliques, spectaculaires, avec une végétation luxuriante, des champs cultivés, des cascades et des petites criques. Autrefois, ces petits villages étaient isolés, accessibles uniquement par la mer ou par des sentiers escarpés, que l’on peut suivre encore aujourd’hui.

Fajã de Vîmes et son école
Vignobles en bordure de mer
Jardins de bord de mer: fruitiers, bananiers, ananas et vignes

Nous avons l’impression que ce sont un peu nos mayens inversés…

Après une semaine de pérégrinations sur ce morceau de terre champêtre, il est temps de penser à la suite. Notre prochain objectif: Ponta Delgada, sur l’île de Saõ Miguel, qui est également l’aboutissement temporaire de notre voyage. Nous avons décidé de laisser Oswaldo aux Açores pour avoir le temps, l’année prochaine, de rejoindre à nouveau les Canaries, notre coup de ♥️ dans ce voyage. La boucle sera bouclée.

Mais en attendant, nous ne savons pas encore si et comment la Marina de Ponta Delgada peut nous accueillir pour un hivernage….

La météo est favorable et le jour le plus long de l’année sera parfait pour une traversée de 135 miles. A neuf heures, nous quittons la jolie Marina de Velas. Oswaldo a le vent en poupe. Nous avançons à 7 – 8 noeuds, sans trop de houle.

Avec des pointes jusqu’à 9 kts!

Le jour s’efface, lentement. Le soleil dore nos voiles.

Un fin croissant de lune se lève, la nuit est presque claire, étoilée. Les astres nous accompagnent pour la dernière traversée de notre voyage, notre dernière nuit sur l’océan…

Les constellations de notre nuit

À huit heures du matin, le jour est déjà levé depuis 2 heures et la Marina de Ponta Delgada se profile devant nous. Une belle navigation à une moyenne de 6 noeuds… Après un échange avec Carlos Santos, responsable de la Marina, nous sommes soulagés de savoir qu’Oswaldo a une place dans ce port, pour un mois, pour un an…

Ponta Delgada

Faïal à petits pas…

Dans la nuit du 30 au 31 mai, nous ancrons Oswaldo au mouillage, devant la Marina d’Horta. Cette arrivée avait un goût particulier, puisqu’elle coïncidait avec le jour de mes 55 ans! Quel magnifique cadeau 🎁!

Mouillage devant la Marina

Au petit matin, nous rejoignons la capitainerie. Nous avons peu d’espoir de trouver une place, on le sait par avance, les navigateurs sont nombreux à y amarrer leur embarcations à cette saison… Après quelques formalités d’usage, le marinero nous informe qu’Oswaldo sera sur une liste d’attente avant qu’une place ne se libère. Je tente alors le tout pour le tout, et ajoute en riant « aujourd’hui, c’est mon anniversaire, ça aurait été un beau cadeau »! Après un « feliz aniversario » du personnel, le marinero nous confie « Attendez, je crois que j’ai quelque chose pour vous ». La chance nous sourit encore une fois…. Une place est disponible à couple (amarré avec deux autres bateaux), au fond de la marina.

Oswaldo à couple (après le départ de notre voisin de bâbord).
La Marina d’Horta

Après les grands nettoyage d’usage (le sel se faufile dans tous les espaces de notre embarcation), et quelques petites réparations, nous voilà enfin prêt à découvrir la ville d’Horta.

Horta est la ville principal de Faïal.

Maisons dans les rues d’Horta

La Marina est un lieu mythique de rassemblement de marins du monde entier. Les murs du port sont couverts de peintures murales. En effet, la tradition de laisser un dessin sur la jetée du port, le « Muro dos Desenhos », est très populaire parmi les marins. La jetée en béton est devenue une toile d’expression pour les navigateurs du monde entier qui, au fil du temps, ont laissé derrière eux des peintures et graffitis colorés, des messages et leurs signatures. La tradition remonte au début du XXe siècle. Ne pas la suivre peut porter malheur, semble-t-il… Nous nous plions donc joyeusement à la tradition, accompagnés d’un couple d’amis d’Estavayer en voyage aux Açores, Marc et Monika, qui nous font le plaisir d’une visite sur Oswaldo.

Avec Marc et Monika….

Autre tradition et lieu de réunion incontournable, le café Peter Sport, où l’ambiance est à la détente après de longues semaines de navigation.

Après quelques jours à déambuler dans la petite ville, nous acclimater, déguster les excellents produits locaux, et prendre le temps pour fêter le PBversaire, l’heure est à la découverte de l’île.

Fromages et vin de l’île
Vers le petit port de Porto Pim, jouxtant la Marina d’Horta…

Une petite Clio nous permet, dans un premier temps, de faire le tour de notre nouvel environnement. Puis, c’est en scooter que nous parcourons les petites routes sinueuses.

L’île de Faial est située au centre de l’archipel des Açores. C’est une petite île (173 km2). Elle est recouverte d’une végétation luxuriante, avec des point de vue imprenables sur les îles voisines et l’océan environnant.

Des chants d’oiseaux nous accompagnent en continu. Après le bleu, bleu, bleu, nous voilà dans le vert, vert, vert…

En suivant des sentiers de randonnées bien balisés, nous faisons le tour de la Caldeira do Faial, un ancien volcan où la végétation a clairement vaincu la désolation des anciennes éruptions.

Chemin faisant, avec Georgy, sur la Caldeira
Du haut de la Caldeira
Un jardin en liberté…

Nous longeons ensuite les Levadas, des canaux d’irrigation, qui se faufilent dans un paysage de mousse, qui ressemble furieusement aux lieux d’habitation des Hobbits du Seigneur des Anneaux.

Tout en contraste, Faïal est connue également pour ses étendues de terres volcaniques, ses falaises abruptes et ses plages de sable noir.

Sur la troisième photo, en bas à gauche, petit ballon de baudruche abandonné, une galère portugaise échouée

La réserve naturelle de Castelo Branco est un véritable refuge de nidification pour divers oiseaux. C’est à travers un chemin enchevêtré de bambous que nous y accédons, plus ou moins aisément !

Le Castelo Branco

Les environs du cratère du volcan Capelinhos, qui est apparu au cours de l’éruption volcanique de 1957-1958 est un endroit lunaire, où le sable et le vent se sont unis pour sculpter un paysage spectaculaire et éphémère.

Vulcaõ de Capelinhos
Des sculptures de sable…

Voilà 13 jours que nous sommes arrivés…. Nous nous sentons bien dans la Marina d’Horta! Mais il est l’heure de découvrir une autre île. Nous devons faire des choix (il y a 9 îles 😅). C’est donc cap sur San Miguel que naviguera Oswaldo demain, mardi 13 mai. 154 miles, une trentaine d’heures de traversée…

Cap sur San Miguel, oui. Mais ça c’était avant… Avant que notre agent de communication préférée, Katia, nous informe que Ponta Delgada n’était pas disposée à nous recevoir avant le 20 juin… Il est 18h30. La Marina d’Horta ferme à 20h00. Il nous reste un peu de temps pour tenter de prolonger notre séjour. Il faut dire qu’au Açores, les Marinas n’acceptent aucune réservation et les mouillages protégés ne sont pas légion. En privilégiant confort et sécurité, il vaut mieux rester sur place encore quelques jours. Ce qui, par chance, peut se faire! Et ce qui compte, ce n’est pas la destination, c’est le voyage!

Des Antilles aux Açores: 21 jours, 2365 miles.

9 mai 2023, 09h43, l’heure H. Nous larguons les amarres. Excitation, un soupçon d’inquiétude. C’est désormais vers le nord-est que notre regard se tourne…. pour plus ou moins 21 jours…

Le vent est au rendez-vous, avec même plus d’intensité que prévu… Oswaldo est dans son élément, nous un peu moins… il faut encore bien s’amariner ! Le souffle d’une baleine nous redonne du coeur au ventre, mais le repas du soir sera frugal 🤢, pourtant préparé avec soin la veille.

Les premiers quarts sont les plus durs. Le corps n’est pas encore accoutumé au nouveau tempo que nous lui imposons. Le sommeil se cherche pour les uns, tombe comme une masse pour les autres. Au bout de trois ou quatre jours, une adaptation se fait sentir et un rythme s’installe.

Les journées passent vite, le temps est orchestré par les éléments, le temps n’a pas de consistance. Le temps est solaire, le temps est stellaire, le temps est lunaire….

Premier coucher de soleil sur l’Atlantique

Autour de petits rituels notre vie s’organise: le déjeuner, la consultation et l’analyse des données météo, les points de notre route, l’apéro et le repas principal (à choix dans notre liste de menus), la douche (eau de mer et eau douce), l’entretien et petites réparations du bateau (Pierre-Benoît toujours une bombe de WD40 ou de silicone à la main), les siestes et moments de lecture, un souper léger et déjà le premier quart. Deux heures et demie chacun, une veille attentive pour la sécurité et l’avance fluide du bateau. Un moment d’exception où s’effilochent nos pensées entre les étoiles et les instruments de navigation.

Réparations et entretien
Moment de lecture
Repas chauds, raclettes, gruyère d’alpage d’Arthur et Julie

Le vent est orienté est sud-est, c’est une navigation au près qui s’impose. Moins confortable, face à la houle, plus exigeante, car il faut sans cesse adapter sa voilure: 1 ris, 2 ris, 3 ris, aucun ris (agrandir ou raccourcir la grand-voile), rouler le gênois, un peu, beaucoup, pas du tout…. Dans la cabine avant, c’est un vrai capharnaüm, les corps valsent sur le matelas au son d’une gungenmusik interminable dont les cymbales sont l’instrument phare.

Sous un grain!

Le vent est là, le vent n’est plus, le marin peste…. Le capitaine se lance dans une incantation à Eole: donne nous du vent, du vent perdu, du vent fichu, du vent pourri, du vent joli, du vent oublié, du vent boudé…. donne nous du vent!

Pendant ce temps, son équipage saute à l’eau ! Et c’est la rencontre sidérante avec le grand bleu. Un bleu lumineux qui filtre les rayons du soleil à l’infini. En observant l’immensité profonde au travers de mon masque, je ressens un vertige. Attirant. Exhalant. Inquiétant. Absorbant.

De retour à bord, c’est au moteur que progresse Oswaldo. Sur la mer plate, nous observons de petites bulles joliment coiffée d’une voile violacée: les premières galères portugaises (méduses), nos plus fidèles compagnes durant ce voyage.

J’en profite aussi pour pêcher, tâche rendue ardue par les sargasses qui se mêlent au leurre. Je m’entête et persiste. Avec raison! Une magnifique daurade de 5 kilos finit par mordre à l’hameçon (surnommé désormais « Pétole »).

Elle sera sublimée dans nos prochains repas: panée de farine et grillée à la poêle, en terre-mer au four, sur un lit de pommes de terre, ou de légumes (poivrons, tomates et piments végétariens).

Le vent est mort, vive le vent…. C’est reparti ! Mais…. il y a toujours un mais…. L’orientation est nord-est nous contrarie, de même que le courant subtropical qui contre notre navigation et qui nous vole un bon noeud. C’est frustrant. Lenteur. Patience. L’adaptation est le maître mot du marin. Cela n’empêche pas Pierre-Benoit de pêcher une autre daurade pour le plus grand bonheur de l’équipage!

Nos deux dorades

Lorsque plusieurs jours plus tard le vent tarit, l’heure est au diesel. Nous en avons fait quelques provisions, comme il est préconisé dans une transatlantique retour. Deux jours et demi durant Oswaldo avance dans le ronron du Yanmar bien rôdé.

Nos réserves de Diesel exceptionnellement transférées dans la cabine de Georgy!

Sur une mer d’huile, nous vaquons à quelques occupations plus aisées à réaliser sans roulis ni tangage. Atelier ménage, atelier eau douce, atelier cuisine, l’occasion de réaliser des petits sablés à la vanille à déguster durant les quarts, ou de façonner un pain. L’odeur de la croute chaude envahit le bateau…

L’occasion également d’assister à un festival de mammifères marins! Rapidement dans notre voyage, nous avons été régulièrement accompagnés par des dauphins, principalement des tachetés de l’Atlantique, puis des dauphins communs (les cousins de Flipper) qui nous font le show devant la proue ou à l’arrière du bateau.

Mais ce 23 mai fut incroyable! Dès le petit matin, les dauphins nous ouvrent la route. Nous aurons plusieurs visites, de jour, de nuit, durant plusieurs jours. Le même groupe, semble-t-il. Des globicéphales croisent également notre chemin, imperturbables dans leur tranquille nage rythmée, des baleines et des rorquals (dont un nous croise à moins de 100 m du bateau), sublimes, laissent entrevoir leur large queue au moment de plonger. Tribord, bâbord, on ne sait plus où regarder! Je me sens comme Alice au Pays des merveilles (sans le l****, animal malvenu sur les bateaux, comme chacun le sait 😅).

Le ciel nous offre un spectacle permanent. Comme entourés d’une corolle de nuages, l’horizon équidistant au nord, au sud, à l’est et à l’ouest, nous avons l’impression d’être au centre du monde. Sans cesse des taches se font, se défont, se fondent, se séparent, blanches ou teintées à l’encre subtil du soleil, levant ou couchant. Autant d’occasions de peindre des marines en pagaille, comme le dit joliment Georgy.

Passé les 1100 miles, le trajet amorce sa seconde moitié. Les miles s’égrènent à l’envers et un jour estimé d’arrivée (ETA, Estimate Time of Arrival sur nos instruments électroniques) commence à se dessiner: 30 mai? 31 mai? C’est le vent qui aura le dernier mot…. Il est capricieux et joue à cache cache sur notre route. Sur nos cartes météo, sa force s’affaiblit au fur et à mesure de notre progression. Au Yanmar finalement de prendre le relais sur nos voiles qu’un souffle peine à gonfler…

Un apéro pour fêter la moitié du trajet!

29 mai, la date se précise: il ne reste plus qu’une nuit de navigation. 29 mai, décrété jour du dauphin! Dès le petit matin en effet, un grand groupe de dauphins communs vient nous saluer. Leur escorte sera régulière le jour durant. Ils arrivent de tout côté, partent chasser au loin, bondissant sur leurs proies, reviennent.

Ce petit manège tourne jusqu’au coucher du soleil. Dernier coucher de soleil sur l’Atlantique….

Dernier quart. Il reste 83 miles à parcourir jusqu’à Horta. Oswaldo traine dans son sillage des rayons de lune….

Je n’aurais jamais pensé ressentir une certaine nostalgie à terminer cette traversée. A quitter cette bulle, ce microcosme que nous avons constitué au milieu de l’océan. Sentiment paradoxal du plaisir de revoir la terre et d’une forme d’appréhension de retrouver l’agitation des Hommes… Cette transatlantique retour fut un réel cadeau (merci aux ondes positives de nos amis lecteurs 😉), un rêve éveillé.

30 mai, dernier jour de navigation. Si hier l’océan ressemblait à une patinoire, ce matin, la mer est hérissée de creux et de bosses. De l’est. Le vent se refuse à nous…. Oswaldo frappe dans les vagues, on a l’impression qu’il se disloque. L’envie d’arriver à terre se fait pressante au fil des heures. Rien à voir avec nos sentiments d’hier. La navigation est ardue, courant, vagues, vent… tout est contre nous. Pourtant à 12h18, une vision nous redonne confiance: TERRE! L’Archipel des Açores est devant nous.

Lever du pavillon des Açores!

Les îles de Faial et Pico laissent entrevoir leurs formes, mais les derniers miles sont les plus longs, on le sait bien. Nous les ferons au forceps. Les Açores se gagnent avec ténacité, endurance, patience. Les lueurs d’Horta se dessinent devant nos yeux fatigués, l’ambiance est magique.

23h10, enfin! Nous sommes ancrés devant le port d’Horta. 2365 miles, 21 jours….

Au légendaire café Peter’s Sport!

Prêts au départ!

Vendredi 5 mai: welcome on board, Georgy! A peine notre équipier a-t’il pris ses quartiers sur Oswaldo que commence la danse des to do lists jusqu’au lever de la pleine lune dans la petite Marina de Anse Marcel.

Contrôles, ménage, lessive, vérifications de la quille au mât, petites réparations, optimisations, derniers avitaillements….

Matelas séparés pour la traversée !
Jusque dans les détails : le vernis sera bleu océan!
Notre avitaillement convoité par les autochtones!

Nous nous octroyons tout de même une pause gastronomique à la Marina Royale de Marigot , une baignade à la baie orientale afin d’admirer une dernière fois le spectacle de la vie sous-marine, et une randonnée sur le désormais connu chemin des Froussards.

Les iguanes ne sont pas très loin!

Nous sommes prêts! Mais…. le sommes-nous vraiment, complètement ? C’est avec un petit pincement au coeur qu’il faut quitter les Caraïbes où nous avons vécu 5 mois durant….

Fini de tergiverser, à un moment donné, c’est le grand saut! La navigation sera plus stratégique qu’à l’aller, nous devrons garder un oeil attentif sur la météo, afin de tirer parti des vents et éviter les dépressions. Environ 2200 miles, soit plus ou moins 3 semaines de croisière… Le départ est fixé à demain matin, mardi 9 mai.

Notre route orthodromique (en droite ligne) vers les Açores

Nous avons besoin de bonnes ondes dans notre aventure, et nous comptons sur vous! Et nous penserons à vous en regardant les étoiles, comme le fît probablement Christophe Colomb en son temps.

Si vous le souhaitez, voici un lien qui vous permettra de suivre Oswaldo durant la traversée: Oswaldo

Et, en exclusivité, la playlist de la traversée retour by Mimi, pour progresser en cadence avec Eole et Neptune: Playlist

A tout bientôt les amis!

« Un carotte pour Oswaldo » 😋, dixit notre ami Roli d’Estavayer!

20 jours à Saint-Martin…

Saint-Martin, c’est d’abord nos retrouvailles avec Arthur et Julie, et le bonheur de faire la connaissance de Robain 🥰. La Marina de Anse Marcel nous accueille pour une semaine, Oswaldo amarré au ponton et le récent trio Auderset dans un joli loft.

Après 3 jours d’acclimatation, nous embarquons la petite famille à bord pour rejoindre l’île de Tintamarre. Robain a déjà le pied marin, et, bercé par une navigation au près serré, dort à poings fermés, bien calé dans des coussins.

Au mouillage, devant un décor de carte postale, sable blanc et eau turquoise, un snorkling est de mise pour observer poissons tropicaux, tortues et autres raies léopards. On ne s’en lasse jamais….

Une tranquille navigation au portant nous ramène à la Marina Anse Marcel. L’accueillant loft nous offre une journée baby sitting et cuisine. En effet, il nous faut aussi penser à préparer quelques conserves pour la traversée retour: ragoût de veau au citron vert et olives, colombo de poulet, goulasch de boeuf aux carottes, bolognaise et sauce tomates, le tout sous le regard attentif et rieur de Robain.

Sans oublier le rhum arrangé !

Déjà une semaine de passé, l’heure est venue de se séparer 🥺…. mais pour mieux nous retrouver dans 3 mois!

Saint-Martin, baptisée par Christophe Colomb en en 1493 en hommage à Saint Martin de Tours, le saint patron de son voyage, est une petite île, partagée entre la France et les Pays-Bas. Elle mesure environ 87 kilomètres carrés. Saint-Matin, ce sont des plages de sable blanc immaculé, des eaux turquoises cristallines peuplées d’une riche faune et une ambiance détendue… parfait pour des vacances dans le voyage.

Nos voisines, les tortues!

Partons pour un tour de l’île à la voile, tranquille découverte de l’île par la voie des eaux.

En traitillé bleu, les traces de nos navigations

D’abord Grand Case et le Rocher Créole pour observer mille et un poissons tropicaux, puis Marigot, la capitale française. La Marina Royale de Fort Louis est une escale gastronomique incontournable.

Nous y faisons également une rencontre surprenante avec un requin marteau curieux nageant près d’un bateau voisin, de quoi ralentir nos velléités de snorkling 😱. J’avoue avoir été beaucoup plus prudente par la suite….

Nous nous offrons à Mullet Beach une courte escale, le temps d’un repas sur la plage sur le côté hollandais de l’île. Oswaldo est seul au mouillage, dans une eau transparente.

Mullet Beach

En fin de journée, nous arrivons à Philipsburg, capitale du versant hollandais de l’île.

Philipsburg

Tout semble calme et tranquille au mouillage, devant le Port. Mais le calme n’est que de courte durée. A minuit, une musique tribale vient heurter notre premier sommeil, et ce n’est que le début… s’intensifiant au fur et à mesure de la nuit, les rythmes évoquent des accents de festivités patriotiques… le King’s Day, jour du roi…. Nous ignorions tout de cette fête jusqu’à ce jour, mais nous ne l’oublierons pas de sitôt! Vers six heures du matin, le silence nous apaise, enfin… Le lendemain, c’est une ville endormie que nous visitons: aucun flot de touristes que déverse habituellement quelques monstres des mers pour dévaliser les duty free. La moindre petite échoppe est fermée… Nous décidons finalement de terminer notre tour de l’île en profitant d’un petit alizé. Une tranquille navigation, qui nous verra néanmoins sursauter au bruit du moulinet…, nous ramène à Anse Marcel. Pas de chance, c’est un gros baracouda au bout de la ligne, et nous ne pouvons pas les consommer dès le nord de la Dominique, car ils peuvent être porteur d’une maladie, la ciguatera (poissons contaminés avec une toxine la « ciguatoxine). Notre menu du soir est compromis, mais le coucher du soleil reste fidèle…

Le tour de Saint-Martin étant terminé, allons découvrir ses terres. Arides, dardées d’un soleil presqu’omniprésent, elles offrent un rude berceau à la végétation, contrainte de se défendre. Tout n’est que piques, aiguilles et épines…

Une faune tout aussi austère, comme issue d’un autre âge… c’est le monde des iguanes.

Proche de nous, le sentier des Froussards, qui mène de Anse Marcel à Petite et Grande Caye, plages de coraux blancs, univers irréels et troublants.

Avec notre voiture d’un autre âge (comme les iguanes), nous rejoignons des itinéraires de randonnées le long du littoral: de Cul de Sac à la Baie orientale, sous un soleil de plomb. Mais l’effort en vaut la peine…. encore une vision paradisiaque !

Comme à notre habitude, il nous reste à gravir le sommet de l’île, qui porte bien son nom, le Pic Paradis (424 mètres). Un point de vue remarquable sur le littoral au vent et sous le vent. C’est apaisant de retrouver un peu de végétation feuillues, des oiseaux et…. des singes! Aussi surpris que nous, il ne fut pas possible d’immortaliser la scène.

Vues sur Cul de Sac et Marigot

Depuis Anse Marcel, nous retournons sur la petite île de Tintamarre, sur laquelle nous n’avions pas posé le pied. Il est possible, paraît-il, d’en faire le tour. Si la première heure est aisée, le long du littoral, nous sommes ensuite happés dans une jungle de broussailles épineuses, foyer de petits rongeurs, d’iguanes, de chèvres sauvages, qui s’agitent à notre passage, et d’araignées dont les toiles sont tissées d’un fil de coton 😨. Après une heure et demie à chercher un hypothétique chemin, nous retrouvons la plage et notre bateau.

Rassurez-vous, ce n’est pas Oswaldo !

Il fait chaud 🥵, un plongeon dans l’eau turquoise sera bienvenu. Mais le milieu aquatique dissimule un hôte peu accueillant…. de minuscules méduses, indolores tant que nous sommes dans l’eau… Deux heures plus tard, de légères démangeaisons, des signes de brûlures apparaissent sur mon corps, mes jambes et mes bras, et même mon oreille droite 😖. Tout paradis porte son lot de maléfices…

Ce soir 4 mai, le jour J du départ approche. Demain, nous accueillons notre équipier infatigable, Georgy. Oswaldo est presque prêt. 21 menus prévus pour nos 3 semaines de navigations (si tout va bien!), des réserves de diesel au cas où le vent nous ferait défaut, des instruments de navigation pour obtenir des informations météo fiables, car le voyage sera sans doute plus stratégique que la traversée initiale.

Un menu chaud par jour!

Encore quelques vérifications, quelques avitaillements de dernière minute et nous nous lancerons dans une nouvelle transtlantique…. Un moment tout à la fois inquiétant et grisant…. alors à tout bientôt pour le départ !

D’Antigua à Saint-Martin

Deshaies, 6 heures du matin. Après une nuit reposante au mouillage, nous levons l’ancre. Nous avons une fenêtre météo favorable pour naviguer jusqu’à Antigua, avant les perturbations orageuses qui sont annoncées en fin de semaine. Passés la pointe de la Guadeloupe, le vent est au rendez-vous et Oswaldo fait des prouesses! Nous atteignons une honorable moyenne de 6,8 kts pour les 46,3 miles qui nous séparent d’Antigua.

C’est une arrivée idyllique, dans les eaux peu profondes et turquoises de cette île. Tout semble au mieux dans le meilleur des mondes lorsque nous arrivons au port de Jolly Harbour.

Comme dans toute île des Caraïbes, les impératifs administratifs de la douane sont les premières démarches à effectuer. Une pure partie de plaisir sur Antigua…. Il faut amarrer Oswaldo devant la douane, pour qu’il soit bien visible des douaniers. Première étape, la santé. Masques et hygiène des mains sont de rigueur. Nous avons l’impression d’être de mauvais élèves sous les injonctions d’une maitresse autoritaire. Sur le fastidieux formulaire, chaque rature doit être contre signée par le capitaine 😳. La patience est de mise pour les étapes suivantes, immigration et autorité portuaire. Chaque données du bateau et de ses occupants est scrupuleusement analysée et vérifiée. Deux heures plus tard, après nous être soulagés des redevances, nous obtenons le fameux sceau puis nous nous amarrons dans le giron sécure de la Marina de Jolly Harbour.

Dès le lendemain, le temps est à l’orage. Bien à l’abri sous nos capotes, nous voilà réfugiés climatiques, comme le précise justement Dominique, ma belle soeur 😅.

Entre deux averses, nous partons à la découverte de notre nouvel environnement. Fort différente de la Guadeloupe, Antigua est une île réputée pour ses plages de sable blanc et ses eaux cristallines. Mélange d’influences britanniques, africaines et indigènes, c’est également un lieu de choix pour les amateurs de voile, avec ses régates de renommée mondiale. En suivant un petit chemin, nous sautons de pierre en pierre le long des côtes et rejoignons la Marina vite avant le prochain orage qui se profile.

Vues de la côte et « arbre à saucissons »😂

Le lendemain, un sympathique chauffeur de taxi, intarissable sur ses récits de pêche au requin, nous emmène au coeur de la capitale, San John’s, une ville dynamique et colorée. Nous sommes d’entrée plongés dans l’animation joyeuse du marché du samedi qui s’étale dans les rues bruyantes. Nous découvrons la ville et ses bâtiments de style colonial britannique, comme la cathédrale Saint Jean-Baptiste.

Après s’être restaurés dans un petit restaurant créole self-service à l’américaine (c’est la formule qui semble privilégiée par les autochtones), nous faisons quelques courses en vue de la longue navigation du lendemain.

En ce jour de Pâques, nous avons prévu de rejoindre Saint-Martin qui se trouve à environ 20 heures d’Antigua. Vers 14h30, après une petite sieste au mouillage, nous levons l’ancre.

Et c’est parti à 7 kts pour une chasse aux oeufs marine! Après quelques heures, c’est un petit thon qui est au bout de la ligne !

La nuit tombe et les étoiles, par petites touches, décorent peu à peu le ciel. La lune trace une ligne de lumière sur l’océan plutôt calme. La nuit s’annonce bienveillante pour les marins! Un oiseau noir, long bec, longue queue nous suit. Il semble rechercher une protection nocturne. Après quelques minutes, il se pose sur l’armature, son perchoir de fortune. Il va y rester toute la nuit, alternant bâbord et tribord au rythme de nos empannages. Au petit jour, il quitte son hôtel d’une nuit à la poursuite de son projet.

Nous avons ralenti la course d’Oswaldo afin d’éviter de nous retrouver dans une zone de hauts fonds la nuit. Mieux vaut la traverser de jour, car les pêcheurs y posent leurs casiers et filets. C’est un véritable labyrinthe qui se présente à nous et il nous faut slalomer plus de 20 miles durant entre les bouées blanches qui indiquent leur emplacement.

Comme une récompense après l’effort, un groupe de dauphins tachetés nous rejoint et nous offre un spectacle acrobatique. Que du bonheur! Nous approchons de Saint-Martin et de ses eaux turquoises.

La baie d’Anse-Marcel nous accueille pour notre première nuit au mouillage. Des tortues imbriquées nagent autour d’Oswaldo, accompagnées de leurs fidèles rémoras. C’est ici, dans la petite Marina qu’il faut rejoindre par un étroit chenal, que nous avons retrouvé Julie, Arthur et Robain avec qui nous allons passer une semaine… Et encore que du bonheur !!!

Au jour le jour sur Karoukera…

L’île de la Guadeloupe, Karoukera de son appellation amérindienne, est composée de deux îles principales, Basse-Terre et Grande-Terre, séparées par un bras de mer, la Rivière Salée.

Grande-Terre est plus plate que Basse-Terre, avec de vastes plages de sable blanc et une mer turquoise.

Le Petit Havre, non loin de l’ìlet Gosier

Quant à Basse-Terre, elle est montagneuse et volcanique, avec une forêt tropicale dense.

Vue depuis le Morne Léger, Basse Terre

Deux entités contrastées et complémentaires que nous avions hâte de découvrir….

Le carénage d’Oswaldo terminé, nous nous sommes, dans un premier temps, réfugiés au mouillage d’îlet Gosier. Météo France annonçait une vigilance orange, une météo perturbée, pluies intenses et vents forts. Solidement ancrés dans notre domicile flottant, nous avons attendu 4 jours qu’une accalmie se profile.

Des vents à 85 km/h!

Cette escale non planifiée fut profitable à nos premières randonnées sur Grande-Terre.

Première découverte, la Pointe des Châteaux, dans la commune de Saint-François. Une avancée de terre qui s’étend sur environ 10 kilomètres et qui offre un panorama spectaculaire: des falaises abruptes, des plages de sable blanc, un paysage sauvage et un point de vue incroyable sur les Saintes, la Désirade et Marie-Galante, 3 îles rattachées à la Guadeloupe.

Notre Dacia Sandero nous emmène ensuite vers Le Moule, au nord de Grande-Terre. Préservé des foules, ce petit village authentique, « Ouatibi-Tibi » (grenouille) en amérindien, a été le port principal pour le commerce du sucre. La distillerie Damoiseau non loin de là est encore un témoin de cette activité centrée sur la canne à sucre.

Bâtiments de style créole à Le Moule
Vestiges de l’ancien Port

Le lendemain, une jolie randonnée de 3 heures le long du sentier du littoral de Saint-Félix nous offre un paysage qui alterne mer, étangs et pâturages. Nous observons un rituel de couple bien improbable: à toute vache qui broute, enchaînée à un piquet, est liée une grande aigrette qui semble la courtiser. Maintes hypothèses traversent nos pensées, mais impossible de comprendre cette incroyable association…

Il est désormais temps de rejoindre, une dernière fois, la Marina de Bas-du-Fort. Nous y avions réservé une place pour Oswaldo il y a fort longtemps. Nous décidons de réduire notre séjour, le temps de faire quelques courses dans un temple de la consommation insulaire (une gigantesque réunion de commerces européens Décathlon, Carrefour, Brico-Centre, etc….) en prévision, notamment, de notre prochaine traversée retour. Avec étonnement, après 9 mois de sevrage, nous y retrouvons de vieux réflexes d’usagers des grandes surfaces… et le plaisir de s’approvisionner de quelques produits peu fréquents dans notre voyage (fromages, saucisson!!!!) ….

Samedi 25 mars, départ vers Basse-Terre, direction la petite Marina de Rivière Sens. C’est une surprise de taille qui nous attend au cours de cette navigation un peu chahutée par une succession de grains. A la hauteur des îles des Saintes, une baleine à bosse et son baleineau nous font le show! Extrayant ses 25 – 45 tonnes de l’eau, à trois reprises, elle surgit des vagues pour retomber dans une gerbe d’eau salée. Un spectacle émouvant que nous avons le temps d’apprécier pendant quelques minutes. Un véritable cadeau.

Encore émus par notre rencontre maritime, nous nous amarrons dans la tranquille Marina de Rivière Sens. L’atmosphère y est familiale. Très vite nous trouvons nos marques. Nous nous y sentons bien. Un lieu idéal pour poursuivre nos explorations de la Guadeloupe.

Marina de Rivière Sens

A côté de nous, Emma et Louis, deux jeunes navigateurs, s’affairent sans relâche à la réparation de Blue Djinn, le voilier qu’ils ont acquis en Martinique il y a quelques mois. Pas de chance pour eux, diverses avaries (dont une rupture d’étai) les contraignent à des réparations qui semblent s’enchaîner sans fin. Courageux et tenaces, de 07 heures du matin à 19 heures, ils espèrent se rapprocher du moment où ils pourront enfin reprendre la mer et poursuivre leur rêve vers les Bahamas…. et c’est ce que nous souhaitons pour eux, au plus vite!

C’est au volant d’une « Itroen », qui a déjà parcouru bien des kilomètres, que nous irons découvrir Basse-Terre…

Pas à pas, sur des traces (sentiers) bien indiquées, nous apprenons à connaître ces terres de contrastes et d’intensité. En premier lieu la Souffrière, le point culminant des Petites Antilles (1467 m), inlassablement drapée de brumes. Des parfums de souffres escortent nos pas jusqu’au sommet, que nous ne verrons pas, tant le brouillard est épais…

Dans Monts Caraïbes, et sur les traces de la Traversée (route qui coupe Basse-Terre de haut en bas), s’alternent forêt sèche et forêt humide. Cette dernière porte bien son nom… à peine l’avons-nous pénétrée, qu’une pluie tiède se met à fendre le toit de verdure. Noire ou parfois teintée d’ocre, la terre se transforme en boue glissante, la montée dans la végétation tropicale est pénible, on s’accroche tant qu’on peut aux racines, aux branches, aux troncs. Accompagnés d’un joyeux tintamarre de grenouilles en fête, la progression est lente dans cette jungle qui ressemble à un jardin de plantes d’intérieur géantes…

Fleur de bananier sauvage
Palmiers, bambous, etc.
Témoin des traces boueuses!

Tout au nord, le littoral balayé par des vents soutenus, découpe les côtes et guide la croissance des végétaux. Les turquoises se mêlent aux verts des pâturages. Dans les embruns, des vaches, accompagnées de leurs fidèles aigrettes….

Mais arrive le temps où il nous faut quitter Karoukera, après un mois de vagabondage… Les îles du nord nous attendent. Le 15 avril, nous nous réjouissons de retrouver Julie, Arthur et de faire la connaissance de Robain, notre petit-fils. Tous les trois viennent nous rendre visite sur l’île de Saint-Martin. Il nous faut donc planifier notre navigation au mieux en fonction d’une météo plutôt changeante.

Nous avons quitté aujourd’hui lundi 3 avril l’accueillante Marina Rivière Sens, en souhaitant le meilleur à nos voisins, Emma et Louis. La Souffrière nous offre sa dernière parure de nuages. Sous le vent de l’île, Eole joue à cache-cache dans les vallées. Il faut s’adapter en continu, la navigation est plutôt ludique.

La Souffrière

Nous passons, avec un certain pincement au coeur, devant Malendure et la réserve Cousteau.

L’îlet Pigeon, la réserve Cousteau

Nous souhaitions nous y arrêter, mais avec les caprices de la météo, nous devons saisir l’opportunité des vents favorables de mardi pour rejoindre notre prochaine destination, l’île d’Antigua. Nous passerons encore une nuit en Guadeloupe, devant le charmant village de Deshaies.

Deshaies

Demain, très tôt, il faudra lever l’ancre pour parcourir les 46,3 miles qui nous séparent de Jolly Harbour sur l’île d’Antigua. « C’est une de mes îles préférées » nous a confié Maurice en nous offrant le pavillon que nous hisserons sous peu…

Guadeloupe, nous voilà!

06h00, mardi 7 mars, nous quittons Porthmouth au coucher de la lune !

Coucher de lune au départ de Porthmouth

C’est un alizé clément qui nous accompagne jusqu’en Guadeloupe. A bâbord, l’île des Saintes, sur laquelle nous fîmes escale il y a 5 ans, lors de notre premier voyage aux Caraïbes sur un catamaran de location.

Notre première destination: Pointe-à-Pitre. Nous devons vérifier que le carénage que nous avons programmé pour le 20 mars aura bien lieu. A noter que les informations à ce sujet sont floues: oui, nous avons bien fait une demande, mais nous restons sur une sorte de liste d’attente, et le grutier nous laisse dans l’expectative…. Nous avons donc décidé de lui rendre visite. C’est dans un champ de bouées installées en face de la marina de Bas-du-Fort pour l’arrivée récente de la route du rhum que nous prenons nos quartiers. La pleine lune illumine notre première nuit.

Après une visite à la zone de carénage, nous rencontrons le grutier, Aubert. C’est dans un certain flou organisationnel qu’il nous accueille. Les places à terre ne sont pas légions, et il semble que certains bateaux ont pris racine. Nous le rassurons en lui certifiant que deux jours seront suffisants pour notre travail. Finalement, il nous accordera le week-end suivant: sortie du bateau vendredi soir 17 mars, retour à l’eau lundi matin 20 mars. Néanmoins, il est nécessaire de lui téléphoner au début de la semaine pour confirmer. Ce n’est que le début d’une longue saga de contacts pour aboutir à nos fins!

En attendant, nous profitons de visiter Pointe-à-Pitre, ville située sur l’île de Grande-Terre. C’est la plus grande ville de l’archipel de la Guadeloupe. Elle est célèbre pour son port, qui est l’un des plus grands et des plus actifs de la région des Caraïbes, ainsi que pour son marché local, qui nous permet de nous avitailler en fruits et légumes.

Le centre-ville historique de Pointe-à-Pitre est constitué de rues pavées bordées de bâtiments colorés et de maisons créoles traditionnelles.

Notre petit tour terminé, nous mettons les voiles pour une courte navigation jusqu’à l’îlet Gosier, connue pour ses eaux cristallines, ses plages de sable blanc et ses palmiers qui bordent les côtes. C’est un lieu connus des Guadeloupéen·ène·s qui, tous les matins, s’adonnent à divers exercices aquatiques dans une bonne humeur communicative.

L’îlet Gosier et son phare

Idéal pour quelques jours de farniente, avant de rejoindre l’équipage d’Inspiration pour un événement festif: les 60 ans de Jürg. Mais il est également l’heure de nous séparer: Inspiration retourne vers le sud, Oswaldo s’en ira vers le nord, après un séjour prolongé en Guadeloupe. Bon vent à tous et toutes et … rendez-vous à Estavayer!

1) Happy Birthday – 2) Nous recevons un cadeau souvenir original confectionné par Anne

Lundi 13 mars, départ pour Marie-Galante, « la Grande Galette », aussi étendue que Paris. Les alizés restent cléments, et c’est une navigation tranquille qui nous mène dans la baie de Saint-Louis.

L’eau cristalline invite à la baignade. Les fonds clairs regorgent de poissons, il n’est pas difficile de comprendre que nous allons nous y plaire.

Une île indolente, accueillante. L’île de la canne à sucre par excellence, et avec ses trois distilleries, elle s’affiche dans le top ten des rhums dont la particularité est d’être tirés à 59°.

Une marche de trois heures nous offre un premier aperçu d’un paysage contrasté entre la côte, les plages de sable blanc, et l’intérieur, rural, agraire, des pâturages où paissent quelques bovins, des champs de haricots, des bananiers, et, bien sûr, de la canne à sucre.

Nous découvrons, surpris, une multitude de pièges en bois, garnis de fruits. En échangeant quelques mots avec un poseur de pièges, nous apprenons qu’ils servent à appâter des crabes terrestres, dont les Marie-Galantais sont friands.

Piège à crabes

Pour élargir notre point de vue de cette petite île, un petit scooter bleu fera l’affaire.

Nous voilà le lendemain sur les routes peu fréquentées de Marie-Galante. D’abord Grand-Bourg, le petit port de l’île, Capestère, envahie de sargasses dont l’odeur nauséabonde n’est pas propice à la flânerie, et finalement, dans un cadre pitoresque, l’authentique distillerie du Père Labat,

La distillerie du père Labat fut ondée en 1936, par un missionnaire dominicain qui a introduit la culture de la canne à sucre et la production de rhum sur l’île. On peut découvrir le processus de production du rhum en visitant la distillerie, qui dispose de machines traditionnelles et un peu vétustes, mais toujours fonctionnelles.

Des machines sorties d’un livre de Jules Verne

Un petit container abrite un restaurant fort agréable pour déguster le ruhm avec des plats bien cuisinés.

Après quatre jours passés sur ce petit paradis, il est l’heure de reprendre contact avec Aubert, le grutier de la Marina de Pointe-à-Pitre. L’organisation reste un peu chaotique… D’abord pressé de nous voir (il veut sortir le bateau dans les 2 heures qui suivent), il nous donne finalement rendez-vous le lendemain, à neuf heures. Larguons les amarres! Mais avant, vite une dernière baignade, le temps d’apercevoir deux petits requins citrons qui auront raison de ma précipitation à remonter sur mon embarcation 😅.

Vendredi 17 mars, 10h30, après quelques ronds dans l’eau en attendant le klaxon du grutier, Oswaldo sort de l’eau, sous le regard inquiet de ses propriétaires. Aussitôt dit, aussitôt fait. Laver, brosser, deux couches d’antifouling et hop hop hop, le voilà brillant, luisant pour reprendre la mer à bonne allure!

Mais, pas trop vite, les navigateurs, un peu fourbus, vont retourner au Gosier pour se préserver d’une météo quelque peu capricieuse: pluie, vent et orages sont au programme. Nous attendrons donc quelques jours avant de poursuivre nos pérégrinations…